44% des français à « moins de 9 minutes » d’une pharmacie
En avril dernier, la Chambre Syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP) a lancé un Observatoire de l’accès au médicament afin d’évaluer les performances de chaîne de distribution et la densité du maillage officinal français.
Avec une proportion de 33 pharmacies pour 100 000 habitants, le niveau de desserte du marché français est légèrement supérieur à celui de la moyenne européenne. Pour autant, le ressenti des usagers sur le terrain se révèle parfois beaucoup plus mitigé en raison des contrastes qui existent entre milieux urbains et zones rurales. Afin d’établir un bilan précis de la situation, la Chambre Syndicale de la répartition pharmaceutique a lancé en avril dernier un Observatoire de l’Accès aux Médicaments chargé de recenser – annuellement- les besoins et d’identifier les failles éventuelles dans la chaine d’approvisionnement. Que nous apprend la première édition de cette enquête conduite par l’Institut Ipsos ?
Inégalités villes/campagne
46% des sondés affirment prendre un médicament quotidien (64% le font un fois par mois). L’ampleur de ces chiffres pose la question de la densité des officines de pharmacie : est-elle suffisamment équilibrée entre les territoires pour répondre convenablement aux attentes spécifiques à chaque typologie de population et bassins de vie ? Un peu plus de 4 français sur 10 habiteraient à moins de neuf minutes d’un point de distribution. Pour 21% des personnes interrogées par Ipsos, le temps de trajet entre leur domicile et l’établissement le plus proche serait supérieur à 11 minutes (plus d’un quart d’heure dans 8% des cas). Là aussi la distorsion entre les villes et les campagnes est criante : 86% des ruraux n’ont d’autres choix que de recourir à une voiture pour se déplacer, un chiffre très au-dessus de la moyenne relevée à l’échelle nationale qui englobe les citadins (54%).
Prenant acte qu’il « existe actuellement des disparités sur le territoire », le gouvernement a engagé une réforme par voie d’ordonnance en janvier dernier afin de « simplifier et moderniser les conditions d’implantation des pharmacies et de préserver, pour l’avenir, la densité de leur maillage » (voir notre article précédent sur le sujet).
De nouvelles normes d’installation en 2018
Une série de décrets publiées fin juillet formalise en effet certaines des modalités relatives au texte. L’un de ces règlement vise notamment à garantir une desserte pharmaceutique aux territoires qui voient « partir » leur établissement dans le cadre d’un transfert ou d’un regroupement de plusieurs structures (la loi exige notamment qu’un mode de transport motorisé assure une liaison entre le lieu d’implantation d’origine et la commune d’accueil).
D’autres normes, consignées dans le décret n°2018-672, modifient les procédures de dépôt et d’enregistrement des dossiers de licences délivrées par les agences Régionales de santé (ARS), et élargissent les critères d’implantation à certains sites qui en étaient jusqu’ici exclus, notamment les aéroports.