Le guide de l’achat et la vente de pharmacies

Vous sortez des études ou vous avez passé de nombreuses années en tant que pharmacien salarié d’une officine ? Vous voulez donner un nouveau souffle à votre carrière en achetant votre propre pharmacie ? Sachez que même si une telle transaction comporte des risques, comme toute création d’entreprise, le secteur est favorable aux professionnels de la pharmacie qui veulent procéder à leur installation. En effet, les nombreux départs à la retraite sont à l’origine de belles opportunités sur le marché de la vente d’officines.

Cependant, acheter une pharmacie ne s’improvise pas. Il est effectivement nécessaire de faire le point sur ce projet en amont, que ce soit en termes de démarches à effectuer, de conseils à connaître ou simplement d’études de marché. Pour vous aider, nous vous proposons de faire un tour d’horizon de tout ce que vous devez savoir sur l’achat d’une officine de pharmacie.

Acheter une officine de pharmacie : pour qui ?

Différents profils de pharmaciens peuvent procéder à l’achat d’une officine de pharmacie. Il y a tout d’abord les étudiants nouvellement diplômés, qui ne veulent pas passer par la case salariat et préfèrent opter pour une installation rapide à leur compte. De même, les salariés de longue date peuvent souhaiter apporter du renouveau à leur carrière en achetant une officine de pharmacie et en devenant leur propre patron.

Dans tous les cas, il existe une condition essentielle à respecter pour pouvoir procéder à une telle transaction : la détention d’un doctorat en pharmacie. Car oui, l’activité de pharmacien est strictement réglementée par le Code de la Santé publique. Mais attention, s’il s’agit d’une condition incontournable, celle-ci n’est pas la seule à devoir être suivie à la lettre. D’autres critères sont aussi imposés. Il s’agit entre autres :

d’avoir une expérience professionnelle d’au moins 6 mois ;
d’être inscrit à l’Ordre national des Pharmaciens ;
de ne pas exercer une autre profession en parallèle de celle de pharmacien.

Sur le plan financier, le pharmacien qui cherche à acheter une officine doit également justifier d’un apport personnel suffisant pour l’obtention d’un crédit bancaire.

À noter enfin que lors d’une transaction pour l’achat d’une officine de pharmacie déjà existante, la licence de l’ancien propriétaire est obligatoirement cédée en même temps. Par conséquent, le nouveau propriétaire n’a pas besoin d’obtenir une licence d’exploitation auprès de l’Agence Régionale de Santé (ARS). Il doit toutefois s’y plier en cas de création d’une nouvelle officine.

Les conseils à connaître avant d’acheter une officine de pharmacie

L’achat d’une officine de pharmacie doit inviter à la plus grande prudence en amont de la cession. Il est en effet indispensable de planifier le futur de l’activité, notamment en établissant les différents coûts au-delà de la vente. De la même façon, il est important de savoir choisir l’emplacement de sa future activité, car toutes les officines n’ont pas nécessairement les mêmes résultats financiers. Enfin, comme pour l’achat ou la cession de n’importe quel fonds de commerce, une étude approfondie du marché permet de négocier le prix de vente, le crédit bancaire, etc.

Faire une prévision des différents coûts liés à l’achat de l’officine de pharmacie

Bien entendu, le prix total de la vente est un premier point sur lequel il faut prendre le temps de la réflexion. Pour autant, il ne s’agit pas du seul coût engagé dans le processus. En effet, lorsque le projet consiste à reprendre une pharmacie existante, cela implique pour l’acquéreur de reprendre l’équivalent d’une entreprise. Par conséquent, plusieurs aspects entraînent des coûts supplémentaires. Il s’agit par exemple :

des contrats de travail de l’équipe en place ;
du stock de médicaments et produits de la pharmacie ;
des contrats d’assurance ;
de la maintenance informatique ;
des licences des logiciels ;
etc.

À cela s’ajoutent les éventuels frais des travaux de transformation selon la volonté de l’acquéreur, ainsi que les frais relatifs à la transaction (frais d’acte de prêt, frais liés à l’emprunt, etc.). Tous ces points ne viennent pas toujours à l’esprit, bien qu’ils puissent représenter une somme importante lorsqu’ils sont mis bout à bout. Établir un prévisionnel précis est donc impératif avant d’acter la vente de la pharmacie.

Bien choisir l’implantation de l’officine de pharmacie : un point déterminant pour l’activité

Comme pour un commerce, la localisation de l’officine est un point déterminant pour le futur de l’activité. En fonction de l’emplacement de la pharmacie, le chiffre d’affaires peut en effet être impacté.

La première question à se poser avant toute cession concerne la présence d’autres pharmacies aux alentours. Effectivement, plus il y a de concurrents à proximité, plus le marché local est divisé. Également, il est judicieux de faire un tour d’horizon des professionnels de santé qui exercent dans la zone de l’officine. Cela concerne non seulement les médecins, mais également les infirmiers libéraux, etc. Enfin, il est nécessaire de s’assurer que la pharmacie est bien desservie, que ce soit par les transports ou par la route, et qu’elle est accessible aux personnes à mobilité réduite. À ce titre, la présence d’un parking ou d’une zone de stationnement est un point à ne pas négliger.

Le nombre de clients dont dispose déjà la pharmacie en vente donne des indications pertinentes quant à la rentabilité de l’affaire. Si les chiffres ne sont pas convaincants, il est préférable de se pencher sur la zone de chalandise, le profil du client type ou encore la gestion du stock (marge moyenne, répartition des ventes entre les médicaments avec et sans ordonnance, etc.).

Étudier le marché pour négocier le prix de vente et les modalités d’achat de l’officine

Étant donné l’importance d’un achat d’officine, il faut être conscient que négocier fait partie des éléments clés du succès de ce projet. L’objectif est évidemment d’obtenir les meilleurs chiffres, à commencer par le prix de vente de la pharmacie ciblée. Comme nous l’avons vu, plusieurs points sont étudiés pour savoir si l’affaire est prometteuse. En d’autres termes, l’acquéreur doit faire sa propre étude en accédant aux documents financiers de ladite pharmacie, et ce, pour évaluer sa rentabilité et jauger de la pertinence de son prix de vente. Il faut savoir en plus que l’état des locaux, la marge pratiquée, l’équipe en place ou encore l’emplacement de l’officine jouent un rôle majeur dans cette évaluation.

Mais la négociation n’intervient pas que lors du prix de vente, puisqu’elle joue aussi un rôle au moment de conclure le prêt bancaire permettant l’achat. C’est également à ce moment que la préparation du dossier s’avère déterminante, puisque la banque doit vérifier que le projet est viable et que l’officine de pharmacie rachetée va permettre de rembourser les mensualités. C’est aussi pour cette raison qu’il est recommandé d’avoir un apport confortable, car celui-ci peut faire la différence et aider à obtenir un meilleur taux ou de meilleures conditions.

Les démarches administratives et juridiques liées à la cession d’une officine de pharmacie

En tant que profession réglementée, le métier de pharmacien implique quelques obligations et formalités lors de l’achat et de la cession d’une officine de pharmacie.

Pour commencer, le pharmacien acquéreur doit procéder à son inscription au registre du commerce et choisir le statut juridique de son entreprise. De même, comme nous l’avons vu plus haut, il doit procéder à son inscription à l’Ordre national des Pharmaciens, tout comme il doit adhérer à la Convention nationale des Pharmaciens.

En ce qui concerne les autres démarches, il s’agit principalement de tout ce qui est lié à la vente de l’officine de pharmacie (acte de vente, etc.).

Pour tout savoir sur l’achat et la vente d’une officine de pharmacie, consultez notre guide :