Le rôle d’une pharmacie est essentiel dans le système de santé français. En effet, la pharmacie et son personnel jouent un rôle de prévention, de coordination et de permanence des soins. Pour cette raison, les établissements pharmaceutiques sont soumis à des normes de sécurité très strictes, y compris pour l’approvisionnement de leurs produits.
Pour éviter les ruptures et permettre la continuité de la mission de service public, l’approvisionnement d’une pharmacie passe par différentes étapes. Premièrement, le pharmacien doit savoir quels médicaments commander et à quel moment. Pour cela, il détermine la consommation moyenne mensuelle, CMM, le niveau de stock de sécurité et de stock de roulement.
Ensuite, le professionnel de santé doit valider sa commande au meilleur prix. Dépositaire, laboratoire, grossiste-répartiteur, groupement : le pharmacien dispose de plusieurs choix pour approvisionner son officine de pharmacie. Pour finir, la dernière étape de l’approvisionnement de la pharmacie consiste en la réception des produits.
Les enjeux de l’approvisionnement d’une pharmacie
Fabricants, distributeurs et pharmaciens ont mis en place des systèmes d’approvisionnement efficaces et règlementés. Les ruptures pouvant être liées à un défaut de production, à un défaut de distribution ou à une erreur de commande, elles sont le principal enjeu de la gestion de stock.
Quels sont les différents types de pharmacies ?
Avant de comprendre comment s’approvisionne une pharmacie, il est important de connaître les différents types de pharmacies parce que toutes les pharmacies ne s’approvisionnent pas de la même façon. Voici les trois types de pharmacies autorisées en France :
- la pharmacie en ville avec un espace de vente et un laboratoire appelé officine ;
- la pharmacie dans les établissements de santé appelée pharmacie à usage intérieur, ou PUI ;
- la pharmacie en ligne, autorisée en France depuis 2013.
Ces trois établissements pharmaceutiques ont des fonctionnements qui diffèrent et un public spécifique. Mais tous trois doivent éviter les ruptures de stock afin de garantir la continuité des soins auprès des patients et du public. La gestion des stocks joue donc un rôle considérable dans le fonctionnement d’un établissement pharmaceutique.
Les outils de suivi des ruptures de médicaments
Face à l’augmentation des ruptures de médicaments, l’Ordre national des pharmaciens, qui regroupe les pharmaciens exerçant leur art en France, a mis en place un service appelé » DP-Ruptures « . Grâce à ce service, l’ensemble des pharmaciens peut avoir connaissance des médicaments ou produits de soins non disponibles.
De son côté, l’ANSM, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé, propose également sur son site internet une liste des médicaments en rupture.
Ces outils permettent aux pharmaciens d’anticiper leurs commandes et de compenser d’éventuels retards dans la distribution des médicaments.
Comment une pharmacie prépare-t-elle son approvisionnement ?
Avant de recevoir ses produits, le pharmacien détermine quels produits il doit commander, en quelle quantité et à quel moment. Fonctionnant comme une entreprise, l’officine pharmaceutique procède ainsi à une gestion de stock et à une analyse des besoins.
La gestion de stock d’une pharmacie
Pour réaliser sa gestion de stock, le pharmacien doit définir :
- le stock de roulement ;
- le stock de sécurité ;
- le stock d’alerte.
Le stock de roulement des pharmacies correspond à la quantité de produits nécessaires au fonctionnement quotidien. Le stock de sécurité permet de faire face à une éventuelle pénurie d’un médicament. Enfin, le stock d’alerte est celui qui déclenche la commande d’approvisionnement.
L’analyse des besoins de l’officine pharmaceutique
La consommation moyenne mensuelle, CMM, est un indicateur indispensable pour les officines pharmaceutiques et les PUI. Mais comment calculer la consommation moyenne mensuelle d’un médicament ? Pour identifier le CMM d’un produit, il faut :
- déterminer la période de référence, idéalement douze mois ;
- additionner le nombre de ventes mensuelles du produit au cours de la période ;
- diviser le résultat par le nombre de mois, douze pour une période de référence d’une année.
Le délai de livraison des médicaments
Les précédents indicateurs permettent d’avoir une vision complète de l’activité d’un établissement. Mais pour que l’approvisionnement n’entraîne pas de rupture et que les pharmaciens continuent de répondre aux besoins des patients, il existe un dernier élément à prendre en compte : le délai de livraison des médicaments.
En effet, le délai de livraison de chaque médicament joue un rôle décisif dans le déclenchement de la commande. C’est une donnée supplémentaire qui vient s’ajouter au suivi des stocks et au CMM.
Quels sont les différents circuits de distribution des médicaments ?
Pour commander leurs médicaments, les pharmacies à usage intérieur et les officines pharmaceutiques peuvent faire appel à différents intermédiaires. En effet, les laboratoires pharmaceutiques ne sont pas les seuls habilités à distribuer les médicaments qu’ils fabriquent.
Les entreprises pharmaceutiques
L’industrie pharmaceutique compte de nombreuses entreprises dans différents pays, ayant une portée nationale ou internationale. Les laboratoires pharmaceutiques fabriquent les médicaments et sont en ce sens les premiers maillons de la chaîne d’approvisionnement.
En effet, les laboratoires peuvent vendre leurs médicaments en direct auprès des pharmacies. Mais nous allons voir que les entreprises pharmaceutiques sont en relation avec d’autres acteurs pour la vente ou la distribution des médicaments.
Les grossistes-répartiteurs
Les grossistes-répartiteurs achètent les médicaments aux laboratoires. Puis ils stockent et distribuent les produits aux officines pharmaceutiques ainsi qu’aux pharmacies à usage intérieur. Ils sont en charge d’un territoire et ont l’obligation de fournir l’ensemble des officines et pharmacies à usage intérieur de ce territoire.
Leurs activités sont règlementées par des articles du Code de la santé publique et sont soumises à des contrôles de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé, l’ANSM.
Près de 80 % des officines pharmaceutiques se fournissent chez les grossistes-répartiteurs. Au contraire, seulement 5 % des pharmacies à usage intérieur utilisent ce canal de distribution pour acheter des médicaments.
Les dépositaires
Les dépositaires sont chargés par les laboratoires de stocker et de distribuer les médicaments. Contrairement aux grossistes-répartiteurs, ils ne sont pas propriétaires du stock. Les dépositaires fournissent :
- les officines pharmaceutiques ;
- les grossistes-répartiteurs ;
- les pharmacies à usage intérieur ;
- les groupements de pharmaciens ;
- les professionnels de santé.
Les PUI choisissent principalement les dépositaires pour leur approvisionnement. Les dépositaires sont mandatés par les laboratoires et doivent garantir l’approvisionnement à un niveau régional, européen ou mondial.
Les groupements de pharmaciens
Le groupement de pharmaciens est un réseau qui permet à chaque officine de bénéficier d’un pouvoir de négociation plus important avec les différents acteurs : grossistes-répartiteurs, dépositaires, laboratoires, etc. Les groupements d’officines peuvent exister à un niveau régional ou national.
Les pharmaciens peuvent acheter des médicaments moins chers, mais ils peuvent aussi profiter d’autres services comme la formation ou le stock des différents établissements du groupement. Par exemple, si un établissement est en rupture de stock d’une référence, il peut consulter la liste des médicaments disponibles dans les officines du groupement et se faire ainsi approvisionner.
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