La réforme des études de pharmacie devait entrer en application à la rentrée 2019. Toutefois, les premiers changements se feront sentir dès cette année pour les actuels inscrits du premier cycle (deuxième et troisième année).
Combien de temps est-il nécessaire d’étudier pour devenir pharmacien ? Entre le premier concours de sélection et l’obtention du grade de doctorat – obligatoire pour exercer -, il s’écoule entre six et neuf ans. Le cycle le plus court concerne les candidats qui souhaitent pratiquer leur activité en officine, s’installer seul ou en association, acquérir une pharmacie ou trouver un emploi dans l’industrie pharmaceutique . En revanche, une carrière en biologie médicale, en laboratoire de recherche ou en milieu hospitalier nécessite un niveau à Bac +9. Dans tous les cas, en fin de parcours, les candidats ont à soutenir une thèse d’exercice sanctionnée par un Diplôme d’Etat (DE).
Les étudiants qui s’inscrivent en Paces (Première année commune aux Etudes de Santé) doivent franchir l’obstacle d’un concours afin de poursuivre leur cursus : environ un tiers y parvient et convoite leur premier titre universitaire : le diplôme de formation générale en sciences pharmaceutiques (DFGSP), de niveau licence (Bac +3)*.
La suite de l’apprentissage se traduit en 4eme et 5ème années par l’amorce d’une spécialisation dans l’une de ces trois filières : l’officine, l’industrie ou l’internat. Un diplôme de formation approfondi en sciences pharmaceutiques (DFASP) est délivré à l’issue de cette nouvelle initiation qui permet aux « rescapés » du premier cycle de dessiner, lors du second, les contours de leur futur projet professionnel.
Ceux qui souhaitent s’orienter vers une fonction hospitalière ont un nouveau concours à passer (500 places en 2018), étape préalable à quatre nouvelles années d’études et de stages couronnés par une thèse. Dans les deux autres spécialisations (officine et industrie), ce troisième cycle, décisif, est plus court : les étudiants passent leur doctorat en un an.
Dans le cadre d’une réforme plus globale des formations médicales et paramédicales, toujours en discussion, certains changements interviennent dès la rentrée 2018 pour les étudiants du premier cycle de pharmacie (soit pour les deuxième et troisième années). Objectif : inciter les candidats à définir et préparer au plus tôt leur projet professionnel. Comment ? En complément des stages d’initiation et d’application obligatoires, les étudiants concernés se verront offrir la possibilité d’enrichir leur pratique par des expériences en entreprise effectuées à titre optionnel (en dehors du cursus traditionnel). Surtout, ils sont désormais inviter à monter un premier dossier d’orientation qui servira de base dans l’évaluation de leur choix de spécialisation à partir de la quatrième année. En fonction des éléments réunis, et de leur concordance avec le profil du candidat, un jury donnera son accord sur la pertinence du métier envisagé.
« Les professeurs accompagneront les étudiants dans l’élaboration de ce document. Ils seront d’ailleurs amenés à rencontrer des professionnels issus des différentes filières pharmaceutiques » assure l’ex-président honoraire de la Conférence Nationale des Doyens de Facultés de Pharmacie (CNDFP) Dominique Porquet, mandaté par le gouvernement pour mener à bien ce projet de réforme.
*Pour l’exercice 2018-2019, le nombre maximal de candidats admissibles (numerus clausus) est fixé à 3124 places dans le secteur de la pharmacie.
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