Les différentes missions de l’Ordre national des pharmaciens (ONP) se conjuguent afin d’assurer un niveau de santé publique à la hauteur des attentes et besoins de la population. Nous allons d’abord succinctement décrire ce qu’est l’Ordre national des pharmaciens ainsi que ses grandes missions. Nous pourrons donc définir le cadre d’action de cet Ordre et mieux comprendre son rôle auprès de la profession de pharmacien, mais également auprès des pouvoirs publics et de la population.
Puis, nous approfondirons la mission pour la santé publique ainsi que de la qualité des soins. Nous verrons qu’elles englobent un ensemble de décisions et d’actions qui contribuent à la sécurité tout en favorisant la recherche et le développement du marché étroitement surveillé qu’est celui de la santé.
L’Ordre national des pharmaciens (ONP)
L’Ordre national des pharmaciens a vu le jour en 1945 sous le gouvernement provisoire de la République française. Initialement créé pour répondre à des problématiques de dysfonctionnements au sein du cadre de l’activité de pharmacie, l’Ordre s’est étoffé au fil des années en intégrant de nouvelles missions qui relèvent logiquement de son champ de compétences.
L’Ordre national des pharmaciens n’est pas la loi non plus. Il existe le code de santé publique (CSP) qui relève du droit commun appliqué au système de santé en France aux pharmaciens et à chaque officine. Par ailleurs, bien d’autres professionnels et membres de services de santé officient dans le cadre de la loi relevant du Code de santé publique (CSP) :
- les médecins généralistes ou spécialistes ;
- les établissements de santé tels que les hôpitaux et les cliniques ;
- les groupes professionnels autres que les médecins (infirmiers, sages-femmes, etc.) ;
- les établissements de type laboratoires ;
- les sociétés de recherche et développement dans le domaine de la santé ;
- toute association à portée médicale ;
- etc.
Comme tout ce que nous venons d’énumérer, l’Ordre national des pharmaciens ne peut se soustraire au droit ni à la loi. Donc, tant qu’il n’outrepasse pas la loi, l’Ordre est conçu pour permettre une organisation des règles et bonnes pratiques autour du métier de pharmacien. Il s’organise en conseils régionaux et centraux afin de veiller à la bonne application de la profession et contribue donc à la sécurité sanitaire. Il est constitué en sections qui regroupent l’ensemble des pharmaciens opérants sur le territoire français et en outre-mer selon leurs spécificités.
L’inscription de tout pharmacien à l’Ordre national des pharmaciens est obligatoire (à part un rare régime d’exception tel que les pharmaciens des armées par exemple). C’est donc l’assurance d’une implication entière des pharmaciens ainsi que d’une déontologie partagée et efficiente.
Les missions de l’Ordre national des pharmaciens
L’Ordre national des pharmaciens assure des missions visant à abonder dans le sens du Code de la santé publique, mais sans y être systématiquement mentionnées. C’est donc comme une politique interne propre aux pharmaciens qui vient renforcer le chapitre de la loi grâce à des pratiques et des usages intègres et reconnus vertueux.
Cela se résume en quatre missions principales.
- Promouvoir la santé publique et la qualité des soins.
- Veiller à la compétence des pharmaciens.
- Assurer la défense de l’honneur et de l’indépendance de la profession.
- Assurer le respect des devoirs professionnels.
La mise en application des usages et bonnes pratiques des pharmaciens tend vers une amélioration des soins et donc pour une meilleure santé publique.
Focus sur la promotion de santé publique et la qualité des soins
Toute décision prise à l’échelle d’une profession médicale affecte de manière substantielle l’organisation de cette dernière. Lorsque l’ensemble des pharmaciens adhère à la mise en place d’un usage ou d’une méthode, il est évident que les bénéfices sont importants pour la santé publique. L’effet de levier est considérable à l’échelle d’une profession entière et d’un pays.
Mais quelles sont les actions qui peuvent ainsi être mises en pratique au sein d’une profession telle celle des pharmaciens pour contribuer à la promotion de la santé publique et de la qualité des soins ?
Pour répondre aux exigences de l’article L4231-1 du Code de santé publique, l’Ordre national des pharmaciens doit veiller à plusieurs éléments.
Rôle d’organe de consultation
Considéré à juste titre comme une entité scientifique et possédant une expérience indiscutable, l’Ordre national des pharmaciens est régulièrement consulté pour :
- l’ouverture des établissements pharmaceutiques de distribution ou de fabrication en gros (article L5124-3 et L5124-6 du CSP) ;
- les licences d’implantation d’officines (articles L5125-18 et L5125-1 et -2 du CSP) ;
- les pharmacies à usage intérieur des établissements de santé (article 5126-4 du CSP) ;
- la mise en place des structures dispensatrices d’oxygène à usage médical (article L4211-5 du CSP).
En outre, son avis peut être requis (ou à tout le moins pris en lecture) par un tribunal ou une juridiction ayant à statuer sur un cas posé en lien avec les connaissances et expériences des pharmaciens.
Prévention et éducation sanitaire
À travers l’activité du comité d’éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française (Cespharm), l’Ordre accompagne les pharmaciens dans leurs missions de prévention et d’éducation aux soins. Par exemple, cela peut se matérialiser par des conseils de bonne santé (port du masque en saison hivernale pour les personnes vulnérables, incitation aux vaccinations non obligatoires contre une maladie précise, etc.).
De par son contact avec la population, le pharmacien est (avec le médecin) au plus proche des besoins et attentes des patients. Il est donc légitime à pouvoir transmettre un savoir et des habitudes de santé publique qui vont bénéficier à ses clients comme à la population en général.
Mise en œuvre et déploiement du dossier pharmaceutique
Le dossier pharmaceutique est une base de données qui permet de retracer les médicaments, traitements et vaccins utilisés et consommés par tout patient au cours des quatre derniers mois (pour les médicaments et traitements) et vingt et une dernières années (pour les vaccins). Ce formidable outil de mémoire s’est vu élaboré puis exploité sous l’égide de l’Ordre des pharmaciens.
Ce dossier pharmaceutique permet donc :
- de diminuer les risques de traitement redondants ;
- de détecter les risques d’interactions entre médicaments ;
- d’améliorer la couverture vaccinale ;
- coordonner les soins entre la ville et l’hôpital ;
- de contribuer au bon usage du médicament ;
- de disposer de l’information la plus récente possible.
Lutte contre les médicaments falsifiés
L’Ordre national des pharmaciens est également un redoutable outil qui permet de lutter contre les médicaments falsifiés (article R5125-74 du code de santé publique).
En tenant à jour la liste consultable des médicaments autorisés comme en certifiant une qualité lors d’une vente auprès d’un patient, l’Ordre des pharmaciens engage son action et sa renommée. Il est donc le garant de la qualité du médicament, mais également de sa légalité. Cela permet de lutter contre les circuits frauduleux qui distribuent de faux médicaments ou des médicaments périmés en toute illégalité.
L’Ordre des pharmaciens communique également sur les conditions légales d’achat des médicaments en ligne afin d’éclairer le patient sur ses droits, mais également sur les risques liés à un distributeur peu scrupuleux.
Pour conclure, l’Ordre national des pharmaciens s’acquitte de sa mission de promotion de santé publique et de qualité des soins au travers de nombreuses démarches et de nombreux engagements. L’ensemble d’une telle organisation à l’échelle d’une profession permet de majorer les effets positifs auprès de la population.
Afin de ne pas contrevenir à cette mission intrinsèque, l’Ordre national des pharmaciens possède en outre la faculté de retrait d’exercice auprès de n’importe quel pharmacien qui outrepasserait ces missions aux dépens d’un patient ou de tout autre tiers concerné par la santé publique.
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