Près d’un tiers des pharmaciens ont 56 ans et plus, révèle le dernier rapport réalisé par l’Ordre de la profession.

Chaque année, les instances représentatives de la pharmacie s’appuient sur une série de données démographiques pour prendre le pouls du secteur et tirer de ce diagnostic de terrain de grandes perspectives d’avenir. Que retenir des tendances chiffrées établies par l’Ordre dans son rapport diffusé en juin dernier ? Pour commencer, l’organisation comptabilise 74 043 professionnels en exercice au 1er janvier 2018*. Bien qu’en légère baisse sur un an (-0,5%), ce nombre d’inscrits reste toutefois supérieur au recensement de 2007 (+1,6%), décennie au cours de laquelle les « effectifs féminins » se sont notamment renforcés (+3,9%).

Quelles opportunités en 2030 ?

L’étude dresse ensuite une pyramide des âges dont le profil semble annoncer, à échéance moyenne, une forte vague de transactions de pharmacies: la part des professionnels de 56 ans (et plus), en très nette progression sur les dix dernières années (+64,6%), atteint désormais près du tiers des personnes inscrites sur les registres de l’Ordre. Les sexagénaires y sont également plus nombreux (13,3% de l’effectif total au 1er janvier 2018, contre 12,3% douze mois plus tôt). Des éléments qui étayent les projections émises par l’enquête quant aux futures opportunités de reprises d’activités : si les hypothèses se conforment à ces réalités statistiques, « 21 793 pharmaciens sont susceptibles de partir en retraite » à l’horizon 2025/2030.

Aujourd’hui, un peu plus de 20 000 officines sont en service en France métropolitaine, soit une densité –stable depuis 2016 – de 32,6 établissements pour 100 000 habitants, un « maillage territorial » qu’Alain Delgutte, président de la Section A au sein de l’Ordre, a jugé « harmonieux et cohérent » lors de la présentation de ces chiffres à la presse. A l’échelle plus locale, l’étude comptabilise, en Pays de la Loire, 1 150 pharmacies pour 1 461 titulaires. A l’intérieur de cette Région, la Vendée ressort comme le département où, dans un futur proche, le besoin de renouvellement devrait le plus se faire sentir: le nombre de pharmaciens âgés de +55 ans y a progressé à un rythme très soutenu (supérieur à +75%) entre 2007 et 2017. La même évolution, bien qu’un peu moins rapide, est observée en Maine-et-Loire (Angers), Sarthe (Le Mans), Mayenne (Laval) et Loire Atlantique (Nantes).

Enfin, au niveau national cette fois, la population de pharmaciens adjoints qui s’installent en tant que titulaires d’officines continue à augmenter (+5% en 2017). Un peu plus de la moitié de ces passages concerne des jeunes professionnels âgés de moins de 36 ans.

*Toutes sections (ou métiers) confondues, soit les pharmaciens titulaires d’officine (A), l’industrie pharmaceutique (B), la distribution en gros (C), les pharmaciens adjoints d’officine et exercices divers (D), les biologistes médicaux (G), les pharmaciens d’établissements de santé (H).

Rémi Dubigeon

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